文獻


C’est au mois d’août que je reçois une lettre de ma petite sœur m’invitant à aller chez elle. Je ne l’ai pas vue depuis dix ans : quand elle s’est mariée, j’étais en France. Je redoute la chaleur sur la route et la perspective d’un départ ne me ravit pas. Mais ce qui m’attire beaucoup, c’est que là-bas c’est le pays des singes dont on m’a si souvent parlé. Et ma curiosité décide de mon départ. Ma sœur habite un village à 50 kilomètres de ma famille, chez qui je suis. Pour aller chez elle, ni route, ni fleuve, seulement un sentier où passent les palanquins.

Pour m’engager à venir, ma sœur, prudente, m’envoie en même temps une seconde lettre et des porteurs avec un palanquin.

Le palanquin d’été se compose d’une espèce de fauteuil en paille porté par deux grosses tiges de bambou de 3 mètres environ et, au-dessus de fauteuil, on a étendu une toile pour protéger du soleil.

Nous partons de bonne heure pour jouir de la fraîcheur. Il fait encore nuit lorsque nous sortons de la ville. Les rayons de l’aube jaillissent à l’est en une vive couleur. On entend partout chanter les coqs. On sent l’odeur des fermes. Nous traversons les rizières où on entend des bruits d’eau : ce sont des grenouilles qui s’enfuient. Leurs cris se mêlent aux chants des oiseaux pour troubler le silence de la nature. Quand vient le matin, on voit les paysans travailler aux rizières. L’eau leur monte jusqu’aux genoux, ils se courbent pour arracher les mauvaises herbes. Sur le sentier de la colline, nous rencontrons le bouvier conduisant son buffle ; assis sur son dos, il joue de la flûte.

Je songe que, depuis plus de trois mois que je suis arrivé dans ma famille, je n’ai pas touché mes pinceaux ; maintenant m’attire cette image qui passe devant mes yeux. Un désir violent me prend d’arrêter mon voyage pour peindre ce paysage. Malheureusement, je n’ai aucun matériel sur moi.

Vers dix heures, nous nous arrêtons pour déjeuner et nous partons aussitôt après le repas pour gagner du temps — vers deux heures, le soleil est plus ardent que jamais. Je suis étouffé par la chaleur. Sur mon front la sueur coule sans cesse. Cette chaleur humide et lourde est insupportable et je me repens de ce voyage. Je me retourne nerveusement dans mon palanquin pour essayer de me calmer. Mais le porteur retourne la tête pour me faire signe de ne pas bouger, car cela dérange l’équilibre. Je remarque ainsi que le porteur a beaucoup de peine à marcher sous le soleil ardent, son épaule est complètement à vif sous le poids de la lourde charge ; il transpire comme une éponge imbibée d’eau. Pauvre diable ! Pourquoi fait-il ce métier ? Et je me pose cette question : est-il inférieur à moi ? Non, quant à la qualité il n’y a aucune différence entre nous. Je me dis : toi, tu as eu la chance de naître dans une famille riche, sinon tu serais condamné au même sort que les porteurs. Je tressaille à cette idée ; ma fatigue subitement disparaît et je ne sens plus la chaleur. Je pense seulement que je suis heureux de ne pas être un porteur. À cette pensée, je descends pour laisser le palanquin vide. Je marche derrière, sur la route. Au bout de quelque temps, les porteurs me prient : « Mon grand seigneur, vous devez remonter, la marche va vous fatiguer. » Quand j’entends cette phrase respectueuse, ma conscience se trouble. J’ai honte moi-même de mon inhumanité. Je suis jeune, je ne suis pas malade, je suis fort comme eux. Et eux me respectent, ils donnent leurs forces pour me porter — parce qu’ils sont pauvres... Pourtant, on les paie si peu. Je leur réponds : « Je suis bien, je ne suis pas fatigué. » Et je me disais : cela devrait être leur tour de monter. Une heure après, ils insistent. Je me sentais alors fatigué et forcé de remonter. Le bon cœur ne pouvait vaincre l’égoïsme. Aussitôt, je tombe dans le sommeil ; puis le bruit de la foule m’éveille dans un village que nous traversons rapidement pour retrouver ensuite la campagne. Quelle adorable scène frappe alors mes regards ! Des milliers de jeunes canards traversent les rizières. Ils fouillent pour chercher leur nourriture. Dans les rizières, ils trouvent des poissons, des insectes et, surtout, de petites grenouilles. Pour les conduire, il suffit d’un homme avec une tige de bambou. Il les suit du matin au soir sans se presser.

Quand nous arrivons, le soleil oblique vers l’ouest. Nous entrons par la porte principale. Justement, ma sœur est assise dans un fauteuil pour prendre avec sa servante le frais dans la véranda.

Quand ma sœur m’aperçoit, je saute à terre ; la figure riante de ma sœur ruisselle de larmes. Elle me dit : « Mon sixième frère, sois le bienvenu. Tu as dû avoir chaud sur la route ! » Ensuite elle s’informe de la santé des membres de ma famille, du plus vieux au plus jeune.

Ma sœur a beaucoup changé. Elle n’a plus sa fine taille d’autrefois. Elle m’invite à m’asseoir en face d’elle et me présente sa servante préférée. C’est une jeune fille, âgée d’environ seize ans, mince, de teint très foncé : elle ressemble à une négresse. Un silence se fait pendant que les serviteurs nous servent le thé. Ils m’apportent une serviette mouillée et chaude pour m’essuyer la figure, arrêter la transpiration et me rafraîchir.

Ma sœur me demande si je n’ai pas à l’étranger le mal du pays.

Puis elle sourit avant de parler :

—Comment va ma sixième belle-sœur ? Pourquoi ne l’as-tu pas amenée ?

—Je ne suis pas marié, ni fiancé non plus.

—Mais on m’avait dit que tu ne voulais pas qu’on le sache, à cause de notre grand frère. J’imagine qu’elle peut être belle, car tu es un artiste qui sait choisir. Sans doute sa chevelure est comme la soie naturelle, ses yeux, bleus comme l’azur ; sa petite bouche, rouge comme la cerise ; ses sourcils, comme la nouvelle lune. Quand j’ai vu en couleur l’image d’une jeune fille d’Occident, j’ai pensé que ma sixième belle-sœur lui ressemblait.

—Ma petite sœur, tu es assez taquine mais tu sais que j’ai faim et que je suis ton invité.

—Pardonne-moi, mon sixième frère, je suis distraite.

Et elle fait signe tout de suite aux domestiques de préparer la table.

Après le dîner, fatigué par le voyage, je dis bonsoir à ma sœur, regagne ma chambre et me jette au lit tout de suite.

Je me lève à l’aube. La fenêtre de ma chambre donne sur la rivière. A travers les arbres, mes regards contemplent à l’horizon les quelques points lumineux des barques de pêche. Ils se reflètent dans l’eau et se balancent.

Cela me fait penser à la poésie de Wang-Wei : « Les ormes et les feux des pêcheurs semblent endormis dans le silence de la rivière ».

Je me promène jusqu’au bord de la rivière, jusqu’au bosquet de bambous. Quand je me retourne, apparaissent devant moi toutes les maisons du domaine de ma sœur. Les façades avec leurs cours se dissimulent les unes derrière les autres et s’adossent à la montagne.

Au sommet de la montagne qui tout entière appartient à ma sœur, s’élèvent des fortifications qui servent de refuge en temps de troubles. Pour les visiter, je dois traverser les maisons jusqu’au pied de la montagne. Là, on trouve un chemin particulier par où on peut monter jusqu’au sommet. Mais je m’arrête à mi-chemin pour visiter le cimetière privé de la famille de ma sœur.

À l’intérieur, je trouve une petite sépulture de singe, — il s’appelait Sio-Tchou — et sur la dalle, la date de sa mort. C’est la première fois que je vois inhumer une bête avec les ancêtres.

Par curiosité, je renonce à visiter les fortifications et je descends en courant pour retrouver ma sœur.

Elle est en train de se faire coiffer par sa petite servante.

Quand j’arrive, elle me dit : « Pourquoi as-tu couru ? »

Je lui réponds : « Oh ! Pour rien... »

—As-tu pris le petit déjeuner ?

—Pas encore ; d’ailleurs, je n’ai pas faim.

—Je regrette beaucoup, mais je n’ai pas le moyen de te faire un petit déjeuner à la manière française. On dit que les gens en France prennent un liquide noir très amer en y ajoutant du sucre blanc comme la neige, ceci avec quelques tranches de pain couvertes d’une graisse jaune. Est-ce bon à manger ?

—Oui, ma sœur.

—As-tu bu du lait de vache ?

—Oui, ma sœur.

—Ah ! C’est sale. Veux-tu me montrer tes bras ?

—Mes bras ? Pourquoi ?

—On dit que, quand on boit du lait de vache, il vous pousse des poils comme aux vaches. Est-ce vrai ?

—Mais non, tu vois, je n’ai pas de poils, ni sur les bras ni sur la poitrine.

———

—Dis-moi, ma sœur, qu’est-ce que ce tombeau de singe qui se trouve dans le cimetière de tes ancêtres ?

—Oh ! Ne me demande pas cela, ça me fait de la peine, tu sais.

—Pardonne-moi, ma sœur, mais j’insiste.

—Veux-tu me laisser finir ma coiffure, je te rejoindrai sur la véranda et là je te raconterai.

Une heure après, elle vient me rejoindre sur la véranda avec sa servante. Elle commence à fumer une pipe à l’eau préparée par la servante. Elle ne dit rien. Nous restons dans le silence. Mais je suis impatient et je lui dis :

—Tu oublies que tu as promis de me raconter l’histoire du singe.

—Ah ! Oui, c’est vrai.

Il y a environ deux ans, nous avons acheté un couple de singes pour les garder comme domestiques. Quand les visiteurs arrivaient, ils entraient tout de suite en action : l’un apportait une tasse de thé, l’autre une soucoupe de biscuits.

Les singes, en général, sont très malins, dit-on ; quelquefois, en route, ils prenaient un biscuit en cachette. Nous les habillions de costumes d’enfants. C’était très drôle. Ils étaient beaucoup admirés par nos visiteurs.

En dehors du service de la maison, nous les emmenions dans la montagne pour chercher les oranges. Tu sais que les orangers sont situés dans la montagne, sans chemin accessible pour les gens ; et dans la montagne vivent beaucoup de singes sauvages. D’abord, nous laissions nos singes aller cueillir les oranges pendant qu’en bas nous préparions quelques grandes corbeilles vides peintes de rouge à l’intérieur, car les singes aiment la couleur rouge. Aussitôt, nos singes commençaient à jeter les oranges dans les corbeilles et les singes sauvages montaient sur les orangers pour les imiter. Car les singes aiment à copier les autres. Une heure après, ils avaient rempli toutes les corbeilles. Tu vois, c’est pratique et cela ne coûte rien.

Ils aiment aussi à jouer avec les enfants, comme les enfants. On les met sur le dos des chiens pour les faire courir à cheval comme des jockeys ; nos enfants les adoraient.

Ils étaient très bons aussi comme gardiens. La nuit, quand ils voyaient des inconnus dans la maison, ils attaquaient ou poussaient un cri sauvage pour réveiller le monde.

Un jour, un cousin de mon mari vint passer ses vacances chez nous. Il adorait nos singes, il les emmenait partout, ils étaient tous les trois devenus très bons amis. Quand notre cousin dut partir retrouver sa famille, mon mari lui offrit les singes pour lui faire plaisir.

Par politesse, notre cousin n’accepta pas. Mon mari insista et, à la fin, il prit la femelle par complaisance.

Au bout de quelques jours, on s’aperçut que le singe refusait de prendre son service. Il renversait les biscuits et les tasses de thé pour les visiteurs.

Les jours passaient, il était de plus en plus bizarre. Il désobéissait à tous les ordres, il ne jouait plus avec les enfants. Dans la nuit, on entendait des cris lamentables, les gens réveillés se levaient pensant qu’il y avait des voleurs dans la maison. On fut obligé de le battre pour le corriger et depuis ce jour où il avait reçu des coups, on ne pouvait plus l’approcher. Il était devenu très méchant, même avec les enfants. Il refusait de rester dans la maison, il montait sur le toit, courait, sautait, criait sans cesse ; surtout la nuit il poussait un cri horriblement triste, comme un sanglot humain. Nous pensions qu’il était devenu fou. Quelques jours après on ne le vit plus.

On le chercha sans le retrouver. Un jour, il revint. Le pauvre singe était devenu très maigre, très affaibli, avec un visage tout déformé.

Il était devenu très doux et vint près de moi m’embrasser la jambe.

Je voyais les larmes couler de ses yeux, leur regard fixé sur moi. J’avais l’impression qu’il voulait me demander quelque chose, il avait l’air tellement pitoyable et il me serrait la jambe si fort, à me faire mal. Je le caressai, je lui parlai à mots très doux et toute cette douceur, à la fin, l’endormit.

Je l’emportai sur mes bras. Je me disais : le pauvre Sio-Tchou est bien malade. Tu sais, il n’y a pas de vétérinaire chez nous, même dans les villes.

Je me disais : « Comment fera-t-on pour sauver mon pauvre singe ? Il est si gentil, si intelligent, comme un humain. Sa mort me ferait beaucoup de chagrin. »

Pendant tout ce temps-là, je lui donnais de la nourriture saine comme pour un enfant malade. Pendant deux semaines, je le soignai comme mon propre fils.

Il était redevenu, petit à petit, normal. Puis, un jour, mon cousin revint à la maison. En le voyant, le singe, tout de suite, bondit sur lui d’un mouvement très rapide, chercha quelque chose dans sa robe, le fouilla de haut en bas. Il ne trouva rien, puis se mit à courir autour de mon cousin. Il avait un air désespéré et enfin recula dans un coin. Il sanglotait et tremblait, regardant toujours mon cousin fixement. Il avait un air hébété.

Tout à coup, il sauta de nouveau sur lui, poussa un cri horrible et, de toute sa force, agit de ses quatre pattes et des dents. Mon cousin n’eut même pas le temps de se défendre. Les domestiques les séparèrent et j’ordonnai d’enchaîner Sio-Tchou. Les vêtements de mon cousin étaient en loques et il avait les mains blessées par les morsures du singe.

Quelle horrible scène ! Je demandai pardon à mon cousin de cet incident.

Toute la nuit, nous ne pûmes dormir à cause du cri sauvage du singe et du bruit de sa chaîne. Quand le matin vint, on n’entendait plus rien. Je murmurais sans cesse : « Qu’est-il devenu ? J’ai eu tort de l’enchaîner, j’irai le délivrer. »

Quand j’entrai dans la cour pour le délivrer, il s’enfuit.

Je l’appelai, je le recherchai sans le trouver.

Tout à coup, je reçus un coup terrible sur la tête et je m’évanouis.

Lorsque je revins à moi, j’étais dans mon lit, ma servante en train de pleurer et je lui demandai ce qui s’était passé.

—Maîtresse, le singe vous a blessée en vous lançant une brique.

—Qu’est devenu mon pauvre singe ?

—On l’a tué d’un coup de fusil.

Mon pauvre singe ! Je pleurai, je pleurai comme si j’avais perdu mon fils.

Quand ma sœur raconte cette triste mort, je vois ses yeux pleins de larmes et je lui dis :

—Pardonne-moi, ma sœur, je te fais du chagrin.

—Ce n’est rien... Si tu l’avais connu, tu l’aurais aimé aussi.

—Mais pourquoi n’as-tu pas demandé à ton cousin de rendre l’autre singe ?

—Parce que l’on ne doit pas reprendre ce que l’on a donné.

—Mais je trouve cela ridicule : à cause d’une coutume, on a fait souffrir cette pauvre bête.

—Que veux-tu !... Peut-être as-tu oublié la tradition chinoise ? Tu as vécu trop longtemps à l’étranger.

—Mais dans ce cas, selon la loi de la famille, tu ne dois pas inhumer un singe dans le cimetière de tes ancêtres.

Lorsque je dis ces mots, je blesse ma sœur. Je la vois se lever subitement et partir en courant, les mains jointes et pleurant.

Un instant, je demeure immobile. Puis je cours rejoindre ma sœur.

[中譯]

我的妹妹和她的兩隻猿猴

當我收到小妹來信邀請我去她家拜訪時少說也八月了。與她闊別已經十年了,當她結婚時,我人還在法國。畏懼酷暑的我,對這趟旅程的前景並沒有抱太大的期望。倒是我常常聽聞她住在一個滿是猴子的地區,這反而引起我的興趣。不敵好奇心的我,最終決定走上一回。我妹妹住在離我們家五十公里遠的村莊,要抵達她的住處,既沒有路,也沒有河,只有一條轎子才能通過的小徑。

為了慫恿我去拜訪她,我妹妹倒是挺周到地給我捎來第二封信以及一個轎子與轎夫。

夏轎由兩根三米長的粗竹竿撐起一張草椅組成,最上頭有一個鋪開替乘客遮陽的蓬。

為了享受新鮮的空氣,我們一大清晨便上路,離開城市時,天都還未明。不到一會兒,黎明破曉的鮮明曙光在東方乍現,到處都有雞鳴,農場的氣味瀰漫其中。我們跨過稻田,在那裡我們可以聽到潺潺的水聲,青蛙在水上蹦蹦又跳跳。蛙鳴與鳥語相互應和打破了自然的沉寂。當白天降臨時,我們看到農夫在稻田裡農作,他們在及膝的水田中彎腰除草。在上小山的路途中,我們遇到一個領著一頭水牛的牧民,在牛的背上吹著笛子。

返家三個多月以來,我都還沒碰我的畫筆。被眼下掠過的這景色給觸動,我升起一股強烈想終止行程立即作畫的慾望,可惜的是,我沒帶上任何的畫具。

約莫十點左右,我們停下腳步午餐,並在用膳完畢後隨即上路,好節省時間。兩點左右,烈日灼灼,我悶熱難受,汗如雨下。這悶重的濕氣實在是令人難以忍受,我對來這一趟很是後悔。我焦慮地在轎子裡翻來覆去,試圖讓自己平靜一些,但我轉到轎夫也轉過他的頭示意我不要亂動破壞平衡。我此時才赫然發現他在烈日下行走也是非常不容易,他的肩膀在重壓下都破皮了,他像一塊泡在水中的海綿般汗流浹背。可憐的傢伙!為什麼他要做這份工作呢?我自問:他就比我低下嗎?沒有,事實上,我們之間沒有任何差別。我告訴自己:「你很幸運地出生在一個富貴人家,不然你也會落得跟轎夫一樣的下場。」這念頭讓我不寒而慄,我瞬間不再感到疲憊,也不再感到酷暑難耐。我只要想到我不用當轎夫,就感到幸福。想到這裡,我不禁下轎,一路尾隨於後方。一會,轎夫求我:「我的主子啊,您回轎吧,走久了會累的。」聽到這恭維的話,我良心不安,羞愧於自己。我還年輕,也沒病,我像他們一樣都還身體力壯。他們卻尊敬我,把他們的力氣用來扛我,只因為他們比較窮⋯⋯。但他們的工資卻是這麼微薄。堅持一小時後,我又感到疲憊,被迫返回轎中。我的好意終究無法戰勝我的自私,我馬上就睡著了。人群中的喧鬧聲把我驚醒,我們快速穿越村子,繼續往鄉下走去。一幅可愛的畫面映入我眼簾!成千的鴨子穿越稻田覓食,牠們尋獲各種魚、昆蟲,尤其是小青蛙。牧鴨人只需一根竹棍就能牠們趕聚在一起;不疾不徐地從早到晚跟著牠們。

當我們抵達時,太陽已西斜。我們從大門一進入時便看到我妹妹在女僕的陪同下,正在騎樓上坐在手扶椅上納涼。

一看到妹妹,我就[從轎子上]下來。我妹妹笑中帶淚地叫著:「我的六哥啊,歡迎歡迎!你在路上一定熱壞了吧!」接著她把家中從老到少每個成員的健康都給關心一遍。

我的妹妹變了很多,她過往的纖細腰身已不復在。她請我坐到她對面,向我介紹她最愛的女傭,一個大約十六歲的年輕女孩,非常纖瘦,膚色黝黑到像極了女黑鬼。有那半晌的沉寂發生在傭人替我們奉茶之間。他們給我拿來一條溫濕的毛巾,讓我擦臉、止汗和降溫。

我妹妹問我在國外時難到沒有想家嗎。

接著在微笑之後問起:

「我的六嫂還好嗎?你為什麼沒有帶她一同回來。」

「我沒有結婚,也沒有訂婚。」

「但我被告知的是,因為我們的大哥,你並不想要我們知道。我想她一定很漂亮,因為你是一名藝術家,藝術家總是知道如何做選擇。想必她的頭髮有如天然的絲綢、她的眼睛蔚藍如海、她的小嘴紅如櫻桃、她的睫毛彎如新月。當我看到一幀關於一個西方年輕女孩的彩色照片時,我都心想,我六嫂一定就像她。」

「我的小妹啊,你倒是挺會逗我的,但妳知道我現在很餓嗎?而且我是妳的客人。」

「原諒我,六哥,我分神了。」

接著她馬上囑咐傭人備桌。

由於旅途帶來的疲憊,我在晚餐結束後,就向妹妹道了晚安,並馬上回房入睡。

我在黎明時起床,我從房間的窗戶俯瞰著河,視線穿過樹叢,定睛於天邊的漁船,它們的燈火倒映在水面,搖曳生姿。

這令我想起王維的詩句:「江楓漁火對愁眠。」

我走到河邊的竹林,一轉身,妹妹家的房子全都在我眼前浮現,她們庭院的立面一前一後倚著山。

這整座山都是我妹妹的,在上頂上矗立著一些在危難時刻作為避難所的建築物。要到那邊,還得先穿過這些房子到山腳下。

在那兒,我發現一個小猴子的墳墓,他的名字叫小周,石碑上有著他的卒年。這是我第一次看到一隻動物與祖先們合葬在一起。

在好奇心的驅使下,我打消了去避難所的念頭,從山折返跑回去找我妹妹。

她正在讓小女僕梳理頭髮。

當我來時,她對我說:「你在跑啥?」

我答:「噢!沒什麼⋯⋯」

「你吃早餐了嗎?」

「還沒,我不怎麼餓。」

「我替自己無法替你準備一頓法式的早餐感到內疚。聽說在法國的人都會飲用一種非常苦的黑色液體,並在其中加入白雪般的糖,佐以幾片塗上一種黃色油脂的麵包,那好吃嗎?」

「好吃,妹妹。」

「你也喝牛奶嗎?」

「是的,妹妹。」

「啊!那不乾淨!讓我看看的你手臂?」

「我的手臂?為什麼?」

「他們說當你喝牛奶時,你會長出像牛一樣的毛髮,是真的嗎?」

「哪有,你看,我的胳膊和胸前都沒有毛髮。」

———

「妹妹,告訴我,在那個祖先墓地裡的猴墓是什麼?」

「噢!別問我那個,你知道我會傷心的。」

「抱歉,妹妹,但妳一定要告訴我。」

「讓我先整理完頭髮吧,我待會到騎樓找你,到時我再告訴你。」

一小時後,她和女僕來找我。她抽著僕人替她準備的水煙,然後不發一語,頓時陷入了沉寂,直到我失去耐性告訴她:

「妳忘了妳答應要給我講猴子的故事。」

「啊!對,這倒是。」

大約兩年年,我們買了幾隻猴子作為管家。當客人來訪時,牠們會隨即接待訪客:一個奉茶,另一個備點。

一般來說,猴子都非常聰明。牠們有時候甚至會在端上點心的途中私藏幾塊。我們還給牠們穿上童裝,可愛極了。牠們深受我們客人的喜愛。

除了房內的庶務,我們還帶牠們去山裡找橘子,你也知道橘子樹都在沒有通道的山裡頭,許多野生的猴子也都在那。首先,我們會放猴子自己去摘橘子,同時我們也備好一些裡面塗紅的大籃子,因為猴子喜歡紅色。不到一會,我們的猴子就開始把採集到的橘子裝到籃子裡,而野生的猴子則爬到籃子上模仿牠們,因為猴子喜歡模仿彼此。這多方便啊,又不花錢。

牠們也喜歡與孩子們玩在一起,例如在孩子們的背上與他們一同追逐,像騎士一樣。我們的小孩都好喜歡牠們。

牠們同時也是絕佳的守門人。夜間,當發現有陌生人在屋內時,牠們就會攻擊他們,或發出怒吼叫醒大家。

有一天,我先生的一個堂兄來找我們渡假,他愛極了我們的猴子,到哪都帶上牠們。他與兩隻猴子仨人簡直成了死黨。當他離開時,我先生將猴子們送給他當作離別贈禮。

出於禮貌,堂兄並未接受。但在我先生的堅持下,他最後還是收下了母猴。

幾天後,我們發現我們的猴子拒絕服務我們,他打翻了替訪客準備的茶水和點心。

日子一天一天過去,他變得越來越沮喪。他反抗所有我們給他下的指令,也不再和小孩們嬉戲,他在晚上哭泣與哀嚎,把人都吵醒了,以為是有小偷上門了。我們不得不透過抽打來譴責他。那天以後,我們再也不能靠近他了。他變成異常調皮,甚至對孩子們也是如此。他不肯待在屋內,反倒待在屋頂上,肆無忌憚地又跑又跳又叫的。晚上他又發出極恐怖的悲鳴,像人的嗚咽一樣,我們以為他瘋了。幾天後,我們就看不見他了。

我們四處尋找但都無果。有一天他回來了,這可憐的猴子瘦了好大一圈,非常虛弱,臉也完全變形。

他變得非常溫馴,走到我身邊揉我的腿。

我看見淚水從他眼睛落下,他的目光一動也不動地注視著我,我感覺他想要問我些什麼,他看起來好可憐,他用力的捏我的腿,把我都弄疼了。我撫摸他,對他說些蜜語甜言,最後,在這些溫柔的包覆下,他睡著了。

我把他抱在我懷中,心想這可憐的小周病的可不輕。你也知道,我們這裡及附近的村莊都沒有獸醫。

我心想:「我們要如何救我這可憐的猴子呢?」他是這樣的善良跟聰明,像一名人似的。他若死了,我會悲痛萬分。

同時,我像對待一個生病的小孩般給他餵食健康的食物,兩個星期下來,我照顧他就像自己的孩子一樣。

漸漸地,他恢復正常。有一天,那位堂兄再度來訪。我的猴子一見到他就迅雷不及掩耳地跳到他身上,在他袍子裡找東找西,把他從上到下都翻了一遍,卻一無所獲。他便開始圍著堂兄跑來跑去,看起來甚是絕望。最後他走回一個角落,在那抽泣與顫抖,然後茫然地注視著堂兄。

然後在一霎那間,他又撲上堂兄,發出一個可怖的吼叫,並用盡吃奶的力氣以四隻手爪攻擊堂兄,我堂兄猝不及防。僕人們紛紛把他們拉開,我也命令小周離開。我堂兄的衣服都給他抓爛了,手也被猴子咬得都是傷。

那一幕真是令人怵目驚心,我為這件事向我表兄致歉。

我們整晚都被猴子的狂吼與他身上鎖鏈的嘎嘎聲吵的無法入睡。但當早晨來臨時,卻悄然無聲。我低語追問:「他怎麼了?我不該把他拴住的,我得放了他。」

當我進去院子去救他時,他跑了。

我又喊又追,卻沒有找到他。

突然,我頭部遭受一個可怕的重擊,我暈了過去。

我醒來時已經在我床上了,一個女傭在旁啜泣,我問她發生了什麼事。

「女主人,妳的猴子對妳扔了一塊磚。」

「那我可憐的猴子怎麼了?」

「他被槍殺了。」

我可憐的猴子啊!我像丟了自己的兒子一樣哭了又哭。

當我妹妹回憶這悲慘的死亡事件時,我看她眼裡滿是淚水,我對她說:

「對不起,妹妹,我把妳弄的這麼傷心。」

「沒事的,如果你也認識他,你也會喜歡他的。」

「但妳為什麼不叫你堂兄把另外一隻猴子還回來呢?」

「因為我們不能收回已經給出去的東西。」

「這也太荒謬了。因為一個習俗,我們就讓這可憐的動物受苦。」

「你這是什麼意思!⋯⋯ 也許你已經忘記中國的傳統了?你在國外待太久了。」

「但以這件事來說,根據家法,你也不能在祖先的墓地裡葬一隻猴子。」

我說的這句話傷了我妹妹。我看她突然起身掉頭跑走,雙手摀著臉哭泣。

有那麼一瞬間,我無動於衷。然後我跑去找我妹妹。

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